Étude des facteurs d’attractivité de la région des Laurentides

L’objectif principal de ce rapport est d’identifier les forces et faiblesses du territoire de la région des Laurentides pouvant servir de leviers potentiels pour favoriser son attractivité comme milieu de vie, lieu de travail, endroit propice à la production de biens et services, à l’investissement et à l’entrepreneuriat, ainsi qu’en tant que destination récréotouristique. Ce rapport établit donc un diagnostic de l’attractivité de la région des Laurentides et constitue la première étape nécessaire à la mise en place d’une démarche de marketing territorial. Le rapport est divisé en deux grandes parties.

La première partie consiste en une analyse basée sur des données objectives ayant trait aux facteurs d’attractivité de la région et qui sont les plus susceptibles d’être des catalyseurs de succès économiques et sociaux. L’écosystème socioéconomique de la région est analysé en fonction de trois catégories pour lesquelles les acteurs respectifs interagissent pour assurer la pérennité et la compétitivité de la région : les entreprises hors tourisme (investisseurs et entrepreneurs), les ménages (résidents et travailleurs) et les entreprises touristiques. En fonction de ces catégories, nous identifions les facteurs qui ont contribué au succès économique de la région et ceux pour lesquels des améliorations seraient à apporter. Suite à cette identification, les facteurs de chacune des catégories font l’objet d’une analyse permettant de les caractériser en termes des forces, faiblesses, opportunités et menaces.

Les facteurs d’attractivité relatifs aux flux de capitaux (les investissements) sont étudiés en termes de déterminants de compétitivité. Pour ce faire, nous effectuons pour les principales industries de la région, une analyse inspirée de la matrice de McKinsey (2018). Celle-ci nous permet de lier la force compétitive d’une industrie à l’attrait de l’industrie ou du marché en question. Cette méthodologie d’analyse matricielle identifie : i) les forces actuelles des principaux secteurs d’activité ; ii) les faiblesses de ces secteurs et iii) les risques auxquels ils sont assujettis. L’objectif de ce type d’analyse est de faire le point sur le niveau de maturité et sur le rendement espéré, pour l’avenir, des principaux secteurs économiques qui ont fait le succès de la région dans le passé. Cette analyse matricielle permet ainsi de procéder à une analyse qualitative des secteurs économiques selon trois catégories principales : les secteurs en croissance, les opportunités pour certains secteurs et les secteurs en déclin. En fonction des perspectives pour les diverses activités, des stratégies différentes pourront être considérées.

Pour les ménages, l’analyse est basée sur les qualités intrinsèques du territoire comme objet de consommation. On y met l’accent sur les aménités naturelles et culturelles. On y discute également de l’importance de la disponibilité de l’espace et des caractéristiques de l’offre du marché immobilier résidentiel. Aussi, étant donné les particularités du secteur touristique (les nombreux biens et services composant l’offre), celui-ci fait l’objet d’une analyse séparée en fonction des attraits régionaux mais aussi en fonction des tendances de marché (ex. tourisme de nature).

Tout au long de la Partie 1, nous procédons à des analyses comparatives sur la base des régions administratives québécoises ou des territoires de MRC. L’objectif est de bien situer les avantages et les faiblesses concurrentiels de la région par rapport à d’autres régions comparables du Québec. Ces comparaisons permettent de mieux mettre en perspective la situation économique des Laurentides et d’inspirer la mise en œuvre de moyens favorisant son développement.

La deuxième partie présente les résultats d’une vaste démarche participative de consultation et étudie les perceptions, les préoccupations et les besoins des acteurs de la région et de la population du Québec dans son ensemble.

Le portrait des perceptions s’appuie sur des informations recueillies avec trois types d’activités différentes mais complémentaires. Ainsi, près de 500 personnes de la région, représentants des ménages, des travailleurs et des gens d’affaires, ont ainsi été consultées dans les Laurentides, lors de Focus Group tenus dans les huit MRC de la région ou à travers une consultation en ligne. Cette consultation a permis d’avoir accès à un plus grand nombre de répondants, de diversifier les réponses et d’affiner les perceptions émises lors des Focus Group.

Finalement, dans l’optique de connaître les perceptions des Québécois en général quant à l’image reflétée par la région des Laurentides, une enquête a été administrée en ligne auprès d’un échantillon probabiliste de 1 000 Québécois représentatif de la population du Québec. L’exploitation des réponses à cette enquête présente un intérêt important dans la démarche de marketing territorial puisqu’elle permet d’identifier les différences de perceptions en fonction de certaines variables sociodémographiques.

Nous terminons la Partie 2 en croisant les résultats des analyses des données de la première partie avec les perceptions des acteurs et de la population en général recueillies dans nos consultations. En confrontant l’analyse factuelle de la région avec les perceptions, ce rapport dresse ainsi un portrait des Laurentides en termes d’attractivité en plus de proposer des axes de travail pour les étapes subséquentes de la démarche de marketing territorial. La concertation étant une force indéniable de la région, la mise en place de solutions collectives devrait être facilitée. Ce portrait couvre les réalités économiques, environnementales, sociales, culturelles et identitaires du territoire.

Nous obtenons dix principaux constats : 

  1. La situation géographique des Laurentides recèle un fort potentiel économique, y compris dans le domaine du tourisme.
  2. Les répondants laurentiens interrogés, tant lors des groupes de discussion que par les sondages, partagent des perceptions généralement justes et cohérentes avec l’analyse des données économiques de la région.
  3. La qualité de vie et la beauté des paysages sont les deux bases solides communes à l’ensemble de la région. Ces qualificatifs ont été abondamment évoqués non seulement par les acteurs de la région des Laurentides mais aussi par l’ensemble de la population du Québec.
  4. Les Laurentiens associent fortement l’image de leur région à son capital naturel. Les activités de plein air, la nature, et le tourisme qui l’accompagne ont été identifiés dans l’ensemble des groupes de discussion ainsi que dans le sondage en ligne auprès des acteurs économiques et sociaux de la région.
  5. Les Laurentiens perçoivent l’offre d’activités touristiques comme variée, susceptible de plaire à diverses clientèles et intéressante et ce, à toutes les saisons de l’année.
  6. Des divergences importantes ont été relevées entre l’appréciation des acteurs et décideurs de la région et l’analyse stratégique quant aux forces économiques de la région et aux secteurs à privilégier pour l’avenir.
  7. Les infrastructures aéroportuaires constituent un actif central dans l’économie de la région. Elles ont agi en catalyseur pour le développement de l’industrie aéronautique et pour les grappes industrielles qui l’ont ensuite accompagné, notamment le développement de technologies liées au transport électrique. La rétrocession de terrains à proximité de la zone aéroportuaire, qui seront exploités à des fins industrielles, laisse présager de l’existence d’un potentiel inutilisé.
  8. Les Laurentiens soulignent la présence d’axes routiers importants et les identifient comme une source potentielle de croissance. Par contre, la congestion routière sur ces grands axes est perçue comme un problème grandissant.
  9. Les analyses des données économiques montrent la présence d’un marché du logement résidentiel en santé et dynamique. Les intervenants de toutes les MRC ont unanimement décrit une région où existe un fort esprit de communauté, tant à l’échelle des villages, des villes que des MRC.
  10. La région semble présenter un manque d’infrastructures culturelles et permettant d’accueillir des congrès/évènements.

En conclusion, le territoire est vaste et diversifié et certaines parties de la région ont développé une identité qui leur est spécifique. Il existe ainsi une dichotomie entre les MRC prises individuellement et la région dans son ensemble, tant sur le plan géographique qu’identitaire. Néanmoins, cette diversité, qu’elle se manifeste dans le domaine naturel, géographique, économique ou encore touristique, constitue assurément une richesse pour les Laurentides. La complémentarité de l’offre et de ses services en fait une région entière et complète. Ainsi, c’est à juste titre que la région se nomme « Les » Laurentides.

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