La tarification routière au Québec - Quelles leçons tirer de l’expérience des précurseurs ?

Depuis longtemps, les économistes défendent l’idée que la tarification routière améliore l’efficacité de production des infrastructures. Pourtant, les projets de tarification demeurent rares sur les routes, souvent faute d’appui politique. Le Québec ne fait pas exception. Après la mise en vigueur des péages sur des portions des autoroutes 25 et 30 au début des années 2010, le débat sur la tarification s’est quelque peu essoufflé. Cette recherche s’intéresse aux mécanismes par lesquels l’innovation technologique, et plus précisément l’émergence des outils de positionnement par satellite, contribue à remettre les projets de tarification routière à l’ordre du jour. Une analyse du cas du Québec est mise en comparaison avec quatre territoires considérés comme des précurseurs en matière de tarification routière : Singapour, l’Oregon (États-Unis), l’Allemagne et la Norvège. Des entrevues auprès d’experts locaux ont permis d’identifier les mécanismes à travers lesquels les courants des problèmes, des solutions et de la politique arrivent à se coupler afin de permettre la mise en œuvre des projets de tarification routière sur ces territoires. L’expérience des précurseurs montre que les nouvelles technologies et l’amplification des problèmes de circulation sont des facteurs qui contribuent à accroître la nécessité de la tarification, mais qu’ils n’éliminent pas pour autant les obstacles politiques. Ce constat suggère qu’il vaut mieux s’y prendre longtemps d’avance et cheminer doucement pour espérer réussir un jour l’implantation d’un projet de tarification routière.  

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