Effets de la pandémie de COVID-19 sur la réallocation des dépenses de santé publique par fonction : estimation de court terme et analyse prédictive contrefactuelle

Les crises épidémiologiques comme celle de la pandémie de COVID-19 affectent les systèmes de santé dans de multiples dimensions. Au Québec comme ailleurs, ce genre d'événement majeur peut avoir influencé non seulement les dépenses totales en santé publique, mais aussi leur répartition entre les différentes fonctions de santé publique. Il est donc primordial de mieux comprendre les décisions et arbitrages dans l’allocation des dépenses entre les grandes fonctions de santé publique et aussi mieux comprendre les conséquences des choix qui sont faits.

Ce rapport permet précisément d’améliorer notre compréhension de ces questions. Les analyses s’appuient sur des approches économétriques complexes et sur plusieurs sources de données de santé populationnelle, démographiques et socioéconomiques, et sur des données épidémiologiques de la COVID-19 par région et provenant du jeu de données ouvertes disponibles du Partenariat Données Québec et de l’INSPQ.

Les auteurs montrent que la pandémie a conduit à une réallocation des sommes en privilégiant certains postes de dépenses aux dépens d'autres. Les dépenses en surveillance de la santé des populations, en promotion de la santé, en prévention des maladies et celles pour la lutte aux Infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) ont toutes baissé comparativement aux prévisions de ce qu’auraient été les dépenses dans ces catégories en l’absence de pandémie. Les auteurs suggèrent que la réduction des dépenses en promotion des saines habitudes de vie et en bonne santé mentale, lesquelles font partie des actions de promotion de la santé et de la prévention des maladies, pourrait avoir entrainé des effets délétères sur la santé des populations.

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