Mobilité géographique et transmission intergénérationnelle du revenu au Québec

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→ Présentation des analyses et résultats de l'étude le 30 octobre 2023

Les jeunes qui grandissent dans un milieu socioéconomique moins favorisé ont une probabilité plus élevée de rester dans le bas de la distribution des revenus une fois à l’âge adulte. Ce phénomène est une des manifestations de la reproduction des inégalités d’une génération à l’autre, ou ce qu’on appelle la transmission intergénérationnelle du revenu. Malgré la mise en œuvre au Québec d’initiatives pour promouvoir l’égalité des chances, la situation s’est détériorée au cours de la fin du 20e siècle.

On sait que l’accès à l’éducation est un facteur clé de mobilité sociale. Dans cette étude, les auteurs abordent la question sous un autre angle et examinent l’apport de la mobilité géographique dans la transmission intergénérationnelle du revenu au Québec. L’étude exploite les données de la Base de données sur la mobilité intergénérationnelle du revenu (BDMIR) de Statistique Canada afin d'estimer le lien entre mobilité géographique et mobilité socioéconomique. Quatre cohortes de jeunes sont suivies à travers le temps : ceux nés entre 1967 et 1970, entre 1972 et 1975, entre 1977 et 1980 et entre 1982 et 1985. Ceci représente un échantillon de près de 1,4 million d’observations.

Les auteurs montrent que la détérioration de la mobilité sociale au Québec découle principalement de deux phénomènes : (1) une détérioration du statut socioéconomique des jeunes résidant hors des grands centres urbains à 16 ans et ayant grandi dans une famille au bas de la distribution de revenu, combinée à (2) une amélioration de la situation des jeunes de ces mêmes régions, mais ayant grandi dans une famille au sommet de la distribution de revenu parental. Cette étude contribue à enrichir les connaissances et suggère que des politiques supportant la mobilité géographique pourraient contribuer à augmenter la mobilité sociale au Québec.

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