Le coût associé aux salaires inflexibles du secteur public québécois révélé par la crise du COVID-19

Il est temps pour le Québec de développer un modèle raisonnable et efficace pour établir les salaires du secteur public, soit un modèle qui reconnaît les forces du marché et la valeur économique des travailleurs.

Les prix jouent un rôle déterminant dans les marchés concurrentiels. Lorsqu’ils sont flexibles, ils permettent à l’offre d’égaler la demande, menant ainsi à des échanges bénéfiques. Sur le marché du travail, ces prix correspondent aux salaires versés pour le travail fourni. La flexibilité de ces salaires est cruciale pour signaler et éliminer le manque d’employés dans un secteur et s’assurer que les entreprises puissent produire les biens et services dont la société a besoin.

La valeur économique d’un travailleur est déterminée par ce qu’il produit dans l’exercice de ses fonctions. Lorsque cette valeur est plus élevée que le salaire de l’employé, il y a des gains réalisables par l’employeur s’il réagit en engageant plus de travailleurs. Par ailleurs, lorsque la valeur générée par les travailleurs est plus élevée que le salaire courant qui leur est versé, l’effort d’embauche sur ce marché fait croître le salaire. Des gains liés aux échanges sont alors réalisés par les travailleurs qui changent de secteur d’emploi pour se prévaloir de salaires plus élevés. Lorsque les travailleurs se déplacent vers un secteur à haut salaire, des ressources productives sont transférées là où elles sont le plus utiles et la société dans son ensemble bénéficie de cette réallocation des ressources.

La valeur économique peut changer de manière à la fois prévisible et imprévisible. Une population vieillissante a, on le sait, augmenté la demande pour les travailleurs du domaine de la santé, accroissant ainsi leur valeur économique auprès des employeurs et de la société. Cette réalité s’est accentuée avec la pandémie de la COVID-19 et la crise des CHSLD qui en a résulté.

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