Confinement et qualité de vie reliée à la santé : Analyse des effets et des facteurs de risque
Problématique: Les mesures de quarantaine et de confinement misent en œuvre pour lutter contre la propagation de la COVID-19 ont potentiellement des effets négatifs sur la qualité de vie reliée à la santé (QVRS). Certains groupes de population sont cependant plus à risque que d’autres de connaître une dégradation de leur QVRS. L’objet de cette étude est de mesurer l’effet du confinement sur la QVRS de la population générale du Québec et d’identifier quels groupes sont les plus susceptibles d’avoir connu une dégradation de leur QVRS.
Méthodes: Une enquête aléatoire en ligne mesurant la QVRS à partir du Short-Form 6-Dimension version 2 (SF-6Dv2), du EuroQol 5-Dimension 5-Levels (EQ-5D-5L) et du Clinical Outcomes in Routine Evaluation 6-Dimension (CORE-6D) a été réalisée auprès de la population générale du Québec, Canada, en trois temps (T1 à T3) entre mars et août 2020.
Résultats: Sur 3990 individus uniques ayant été sollicités, 3350 se sont rendus au moins jusqu’au SF-6Dv2, soit à la première des trois mesures de QVRS utilisées dans l’enquête. Que les données soient analysées pour l’échantillon au complet ou uniquement pour les individus ayant participé à au moins deux temps de l’enquête, les scores de QVRS augmentent tous, que ce soit entre T1 et T2 (faiblement) ou entre T1 et T3 (plus fortement), indiquant ainsi que la QVRS était plus faible pendant le confinement. Les femmes, les jeunes adultes, les individus ayant un problème de santé, ainsi que ceux ayant la responsabilité d’enfants de moins de 18 ans lorsqu’ils habitent en zone urbaine et/ou s’ils occupent un emploi, présentent un plus grand risque de voir leur QVRS demeurer à un niveau proche de celui vécu pendant le confinement (T1) et de ne pas s’améliorer lors du déconfinement.
Conclusion: Il est essentiel de porter une attention particulière aux individus les plus vulnérables aux conséquences du confinement, soient les femmes, les jeunes adultes, les individus ayant un problème de santé et ceux ayant la responsabilité d’enfants de moins de 18 ans lorsqu’ils habitent en zone urbaine et/ou s’ils occupent un emploi afin de favoriser une plus grande résilience.