Étude sur la mise en œuvre d’outils d’écofiscalité au service de la conservation et de l’adaptation aux changements climatiques dans les basses-terres du Saint-Laurent
La plupart des mesures d’écofiscalité utilisées dans le monde s’appliquent aux secteurs de l’énergie et des transports afin de réduire les émissions de GES. Très peu de mesures visent l’adaptation aux changements climatiques, et ce même si ceux-ci sont une réelle menace pour les habitats d’espèces en péril. Au Québec, les basses-terres du Saint-Laurent subissent des pressions anthropiques qui menacent l’équilibre écologique. Qui plus est, cette région a été touchée par d’importantes inondations au cours des dernières années, d’où l’importance des mesures d’adaptation en matière de gestion du territoire.
Dans cette étude exploratoire, les auteurs examinent la contribution des mesures d’écofiscalité à la protection des espaces naturels sur le territoire des basses-terres du Saint-Laurent. Ces mesures viseraient à améliorer la résilience aux changements climatiques et la préservation des habitats des espèces fauniques et floristiques à statut précaire. Ils évaluent la faisabilité de deux mesures écofiscales novatrices basées sur l’empreinte écologique de l’usage du sol et mesurent leurs effets à l’échelle du Québec. La première est une mesure de taxation et l’autre une mesure de subvention.
Deux principaux constats émergent des analyses. D’abord, les auteurs montrent la faisabilité technique de la taxe sur l’empreinte écologique de l’usage du sol. Cette mesure aurait les effets recherchés soit de favoriser la densité urbaine et l’ajout de végétation. Par contre, la mesure de subvention est plus coûteuse et moins efficace pour favoriser la préservation et la restauration des espaces naturels, notamment parce que la relation entre superficie, valeur écologique et valeur marchande des terrains pose problème.