Dans cet article, les auteurs s’appuient sur les données disponibles pour rendre compte du commerce canadien des déchets plastiques des 20 dernières années et montrent un bilan peu reluisant. Ils soulignent aussi le fait que faute de données pertinentes, il n'est souvent pas possible de dresser un portrait précis de la situation, et donc plusieurs questions restent sans réponse. 

Faits saillants de l'étude :

• En 2022, les exportations canadiennes de déchets plastiques s’élevaient à 175 milliers de tonnes.
• À la suite du bannissement des importations de déchets plastiques par la Chine à la fin de 2017 — le National Sword — une large part des exportations canadiennes à destination de la Chine a été absorbée par les États-Unis : la part des exportations vers les États-Unis est passée de 50 % en 2016 à 93 % en 2021.
• Les répercussions du bannissement de la Chine ont été très différentes d’une province à l’autre : entre 2016 et 2021, les exportations de déchets plastiques ont diminué de 70 % en Colombie-Britannique, 10 % en Ontario et 4 % au Québec. Les politiques de gestion des déchets y sont vraisemblablement pour quelque chose.
• Aujourd’hui, le Canada importe davantage de déchets plastiques qu’il en exporte. 95 % des importations viennent des États-Unis.

Au terme de la deuxième séance du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique à Paris début juin, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique déclarait que le Canada est résolu à négocier un accord international ambitieux et juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique et que la lutte contre la pollution plastique commence chez soi. Dans ce contexte, cette étude est très pertinente.