Les diplômés universitaires : perspectives socioéconomiques sur la diplomation, l’insertion en emploi et la surqualification.
Ce colloque, organisé par la Chaire‐réseau de recherche sur la jeunesse du Québec et l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) a permis de rendre compte des mutations actuelles du rapport entre le système d’enseignement universitaire et le marché du travail à partir de données récentes et d'analyses inédites.
Au Québec et au Canada, les dirigeants politiques et les responsables d’établissements universitaires proclament sur différentes tribunes qu’il faut augmenter le nombre de personnes hautement scolarisées, dans le but avoué de favoriser une dynamique économique positive et de maintenir la compétitivité de nos économies à l’échelle mondiale. D’autres acteurs sociaux, notamment des organismes de la société civile, vont dans le même sens et appuient l’expansion de l’enseignement universitaire pour des raisons économiques, mais également pour préserver et améliorer l’idéal d’égalité des chances qui permet la progression sociale des individus et une mobilité intergénérationnelle ascendante. La logique économique conforte ces positions, qui vont autant dans le sens des bénéfices collectifs que dans celui des intérêts privés des individus. Les diplômés universitaires, principale catégorie de main-d’œuvre hautement qualifiée, sont le moteur de l’innovation économique et constituent un bassin de recrutement pour les emplois les plus complexes crées par l’économie du savoir et les entrepreneurs producteurs, eux-mêmes source de débouchés pour les autres catégories de main-d’œuvre.
Cependant, un récit moins optimiste issu de données de recherche révèle qu’en dépit des indiscutables bénéfices, l’éducation universitaire n’est pas accessible à tous de la même manière, et les diplômés universitaires rencontrent de nombreuses difficultés sur le plan de l’accès aux études, de l’insertion sur le marché du travail et de l’adéquation entre leur formation et les emplois qu’ils occupent.