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Jean-Philippe Meloche, Fellow CIRANO et professeur à l’Université de Montréal, fait le point sur l’aide fiscale à l’industrie du jeu vidéo à Montréal dans un nouveau document « Pour discussion » qui est publié aujourd’hui au CIRANO. Le chercheur nous invite à la réflexion en se basant sur des constats établis à partir d’une revue de littérature et par l’analyse de données tirées d’études existantes. Le crédit d’impôt pour la production de titres multimédias a-t-il encore toute sa pertinence en 2017 dans un environnement en pleine mutation ?
Montréal est considérée comme un pôle majeur de l’industrie du jeu vidéo à l’échelle planétaire. À l’origine, cette grappe industrielle ne reposait que sur quelques firmes d’animation numérique associées à la production télévisuelle et cinématographique. À la fin des années 1990, le gouvernement du Québec provoque l’arrivée sur le territoire de plusieurs grands studios de renommée internationale dans le secteur du jeu vidéo en leur accordant des crédits d’impôt. La grappe montréalaise prend alors son envol. Les crédits d’impôt pour la production de titres multimédias sont toujours disponibles. Toutefois très peu de données sont produites pour permettre d’en mesurer les retombées.
Le rapport publié aujourd’hui propose des pistes de réflexions à partir d’éléments conceptuels sur les politiques industrielles afin d’identifier les bénéfices et les coûts potentiels du programme québécois de crédit d’impôt pour la production de titres multimédias.
Principaux faits saillants
Ø L’aide fiscale a permis de profiter des externalités positives associées aux économies d’agglomération en attirant des investissements dans l’industrie du jeu vidéo au Québec, générant ainsi une masse critique de firmes et d’emplois à Montréal dans ce domaine.
Ø Les investissements étrangers ont contribué à hausser le niveau de formation et de spécialisation de la main d’œuvre locale et ont permis l’essaimage de nouvelles firmes.
Ø La politique actuelle vise surtout à faire de Montréal un territoire de production bon marché pour les grands studios de production internationaux de jeu vidéo.
Bien que les auteurs mentionnent la difficulté d’obtenir des données fiables sur les coûts et les bénéfices du crédit d’impôt, ils invitent à remettre en question la pertinence de ce programme, ne serait-ce que dans sa durée. Le temps leur apparait fondamental, puisqu’il affecte trois facteurs agissant sur le rendement attendu du programme : les effets de grappes qui se stabilisent, le marché de l’emploi qui se resserre et le caractère innovant des produits qui s’estompe. Les auteurs suggèrent aussi que le gouvernement du Québec réévalue ce programme d’aide fiscale en considérant davantage la propriété intellectuelle québécoise et la création de nouvelles entreprises.
Pour en savoir plus
Consulter le document « Pour discussion », L’aide fiscale à l’industrie du jeu vidéo à Montréal – Quelques éléments de réflexion, rédigé par Jean-Philippe Meloche et Karim Hammouda.
Les documents « Pour discussion » visent à présenter un état de la situation dans un domaine donné et de susciter une discussion. Ces documents ne représentent pas une prise de position du CIRANO, néanmoins la qualité scientifique de ces documents est assurée par son comité scientifique constitué d’experts universitaires reconnus.